La récente étude sur le CBD menée par trois centres d’addictovigilance en 2022 et 2023 (Paris, Lyon, Montpellier), en partenariat avec le laboratoire de Toxicologie du CHU de Lille et Drogues Info Service et soutenue par la MILDECA le confirme lors de son récent compte rendu.
Les données du Baromètre 2022 de Santé publique France indiquent que 10% des français on consommé du CBD au moins une fois dans l’année. Mais qu’on t’ils consommé réellement? Le point sur cette étude intéressante pour en savoir plus sur le marché du CBD en France.
Attention, cette étude ne se substitue pas aux nombreux contrôles en cours en France en 2024 qui peuvent aboutir a des rappels de produits ou des sanctions plus importantes, comme la suspension de mise sur le marché:
- Si la présence de CBD ne respecte pas la réglementation, étant donné que cette substance est classée comme un nouvel aliment non autorisé à ce jour.
- Si le produit expose le consommateur à une quantité de Δ9-THC dépassant la dose de référence établie par l’EFSA (1 µg/kg de poids corporel).
Comment ont-ils réalisé l’étude?
Après avoir effectué une étude de marché sur le CBD dans trois régions françaises, des achats aléatoires ont été effectués dans l’ensemble des boutiques CBD référencées, couvrant la plupart des types de produits disponibles tels que les fleurs, la résine, la wax, les E-liquides, les produits alimentaires et cosmétiques. Une analyse toxicologique qualitative et quantitative, ciblée sur le Δ9-THC, Δ8-THC, CBD, CBN, THCA, CBDA, HHC et H4-CBD, ainsi qu’une analyse non ciblée des autres xénobiotiques, y compris les nouveaux produits de synthèse, ont été réalisées à l’aide de différentes techniques de chromatographie liquide (CL-SM/SM et CL-SMHR).
Au total, 223 échantillons de CBD ont été collectés lors de deux périodes d’achat distinctes, en juillet 2022 et avril 2023, et soumis à une analyse approfondie. Les produits achetés étaient principalement destinés à l’inhalation (85% : fleurs, pollen, résine, crumble, wax, POD, E-liquide), mais également à l’ingestion (14% : bonbons, sucette, gélule) ou à une application topique (1% : crèmes cosmétiques). Les canaux d’achat comprenaient des boutiques en ligne (66%), des magasins spécialisés de CBD (15%), des bureaux de tabac (11%), des pharmacies (4%) et des magasins de vapotage (4%).
Les résultats: 81% des produits ont des teneurs en CBD incorrectes sur l’étiquetage
- Seulement 46% des échantillons présentent une étiquetage complet. Parmi ceux-ci, 81% ont des teneurs en CBD divergentes de celles indiquées.
- Le taux médian de CBD est d’environ 4%. 69% des échantillons ont une concentration en CBD inférieure à l’étiquetage. Certains affichent une présence quasi-nulle de CBD, constatée dans toutes les filières d’achat.
- 87% des produits ont une teneur en Δ9-THC inférieure à 0,3%. Cependant, 6% des échantillons contiennent des néocannabinoides non déclarés tels que HHC, Δ8-THC et H4-CBD, présentant un risque de consommation involontaire de substances psychoactives.
- Aucune autre substance psychoactive ou de coupe n’a été détectée en dehors des phytocannabinoides naturels ou d’hémisynthèse.
- L’étude sur 33 sites de vente en ligne révèle des non-conformités avec la réglementation, notamment dans la commercialisation de produits alimentaires au CBD sans autorisation de l’Union européenne. Certains vendeurs font également des allégations thérapeutiques non justifiées pour les produits à inhaler et cosmétiques.
Références bibliographiques
Résultats de l’étude Cannabidiol (CBD) : analyse de produits « CBD non pharmaceutiques » disponibles en France de C. Chevallier, L. Charuel, C. Richeval, L. Chaouachi, L. Del Valle, C. Eiden, J.-M. Gaulier et A. Batisse https://www.drogues.gouv.fr/etude-cbd